Ma Pauvre Lucette, c’est un peu Fauve qui aurait grandi… la référence ne dérange pas Manu, guitariste du groupe originaire de Grenoble. « Nous sommes à l’origine cinq amis d’enfance, tous musiciens, guitare, saxo et même accordéon. Certains sont issus du conservatoire. On a formé des groupes pendant nos années collège et lycées, tout en ayant des influences et des goûts divers. »
Une jolie mosaïque de trentenaires : Manu est plutôt chanson française, Andreas (basse) est branché funk, Cédric (chant) est rap, Julien (guitare et électro) est très rock. Pour lier ce petit monde, ils se sont choisi un comédien comme narrateur, Arthur qui incarne un gourou.
Vu comme ça, c’est un peu le parcours, disons, classique de jeunes qui veulent faire de la musique… « En fait, on s’était tous un peu éparpillés, entre Grenoble, Marseille et Paris. Et il y a six ans, une amie commune a disparu… réellement. Il y a eu des avis de recherche… mais plus personne n’a eu de nouvelle d’elle depuis ce temps. » Un mystère tragique qui a offert un fil directeur à ces potes : « On a composé nos premiers morceaux à sa mémoire, une sorte d’hommage. » Ils se sont rendus en Normandie, d’où était originaire leur amie : c’est là qu’ils ont réalisé leur clip « Requiem », sur la plage d’Étretat, sorte de funérailles en cirés sur les galets.
« On a aimé faire cette chanson tous ensemble, explique Manu. Depuis, on s’est ouvert à d’autres sons. On avance collectivement. Et on a l’ambition de se lancer pleinement dans la musique. »
Chacun met ses envies dans le chaudron commun pour sortir une belle histoire musicale : « Sur scène, Arthur, qui est aussi fondu de ciné, chante mais aussi narrateur. » Au final, des ambiances plus douces et mélodiques que les jeunes Fauves : « C’est vrai qu’on nous compare souvent, sans doute à cause de nos riffs et du hip-hop… mais notre musique est différente. »
– extrait de l’article “Festival Beauregard. Ma Pauvre Lucette, née d’une tragique histoire” du journal “Ouest France” du 7 juillet 2017 –